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Techniques Naturopathiques

Bromatologie

La Bromatologie n'est autre que l'étude des aliments et de l'alimentation saine. Elle s'intéresse à la nature des aliments (en termes d'apport en glucides, lipides, protides, ...) et à leur utilité respective dans le fonctionnement de l'organisme, prenant en compte les paramètres liés à leur qualité, quantité, complémentarité, ainsi que les éventuelles adaptations nécessaires pour limiter certains types de déchets ou combler certaines carences, pour un apport nutritionnel adapté et optimal.

Comme nous l'avons déjà évoqué dans la notion d'Humorisme, l'organisme fonctionne comme une usine; et nécessite donc l'apport de matières premières pour ses processus de fabrication... La grande majorité de cet approvisionnement se fait justement par l'alimentation, qui doit donc couvrir tous ses besoins pour permettre un fonctionnement normal de l'organisme.

Par analogie avec tout processus de fabrication industrielle, la qualité du produit fini (obtenue en fin de chaine de fabrication) est directement liée à la qualité des matières premières utilisées, leur quantité adaptée, leur compatibilité entre elles, et des moyens disponibles pour le processus d'assemblage. Hormis la qualité du produit fini, il ne faut pas oublier l'énergie nécessaire pour la fabrication et la quantité des déchets générés au fil de chaque étape... Vous conviendrez donc qu'il est préférable de prendre en considération tous ces paramètres plutôt que de se contenter de mélanger approximativement l'ensemble, avec comme seul critère un nombre de Kilo-Calories minimal quotidien (si un paquet de 350g de chips représente pourtant à lui seul l'apport d'énergie préconisé, soit environ 2000 kCal, pensez-vous en tirer autant de bénéfices qu'avec un repas varié et équilibré?)...

Une utilité différente

Chaque type de nutriment a sa propre utilité dans le fonctionnement de l'organisme, et ne peut donc être arbitrairement supprimé de l'alimentation, sous prétexte d'être compensé par un autre en terme d'énergie calorique. De plus, une calorie sans enzymes, minéraux et vitamines ne constitue rien en soi (calorie vide), et n'apporte donc pas les nutriments nécessaires aux processus de construction.

Les glucides constituent une source d’énergie rapide (pour les muscles et le cerveau), une réserve de carburant (glycogène), et ont également un rôle de construction et de transport de l’ADN ainsi que dans la digestion (apport de fibres). S'ils sont nécessaires, il ne sert à rien d'en consommer trop car le stockage du glucose (sous forme de glycogène dans le foie et les muscles) ne dépasse pas 350g maximum; le glucose excédentaire étant alors stocké dans les tissus sous forme de graisse (triglycérides). Il est également préférable de privilégier les glucides complets, régulant le taux de glycémie, plutôt que les céréales et sucres raffinés, se comportant comme des sucres rapides et entrainant une hyperglycémie ponctuelle suivie d'une hypoglycémie réactionnelle.

Les lipides jouent un rôle dans la fabrication de l’énergie métabolique, la fabrication de substances (intervenant dans l'équilibre cardio vasculaire, le système hormonal et immunitaire, les phénomènes inflammatoires, les allergies), et structurel (fabrication des membranes cellulaires). Les acides gras saturés (AGS), insaturés (AGI) et polyinsaturés (AGPI) ont, de par leur structure moléculaires différentes (liaisons atomiques libres), des fonctions spécifiques et doivent être présents en proportions bien définies.

Les protides (ou protéines) sont présents dans tous les tissus et ont un rôle structurel (peau, cheveux, ongles...), dans les mouvements (contraction des cellules musculaires), les réactions biochimiques (hormones, enzymes, cellules), la croissance, l'entretien et la réparation des tissus, le transport (hémoglobine), les défenses (anticorps)... Les protéines sont de grosses molécules strictement particulières et spécifiques à une espèce donnée (chaînes d’acides aminés placés dans un ordre défini qui détermine le rôle de la protéine). Il y a donc «déconstruction» de la protéine alimentaire puis «recombinaison» des acides aminés en fonction de la protéine spécifique à construire. Mais parmi les 23 acides aminés existant, 8 d'entre eux (dits "acides aminés essentiels") ne peuvent pas être fabriqué par l’organisme, et doivent donc être directement puisés dans les aliments. Et comme le manque d’un acide aminé essentiel gène l’assimilation des autres, il est nécessaire de combiner les différentes protéines.

Limiter les déchets

Les purines (partie "non aminée" de la protéine) ne sont pas utilisables par l'organisme et se transforment en déchets métaboliques protidiques (urée, acide urique) responsables de dépôts de cristaux dans les articulations ou les tissus, favorisant les pathologies dites "à cristaux" (rhumatismes, arthritisme...). Les glucides et lipides en excès ou de mauvaise qualité génèrent quant à eux des déchets mucosiques favorisant les pathologies dites "à colles" (catarrhes responsables d'encombrement des voies respiratoires...). Il est ainsi judicieux d'adapter l'apport de ces différents types d'aliments selon la personne, pour limiter les facteurs aggravants de sa pathologie.

Eviter les disproportions des éléments ci-dessus est déjà une bonne chose, mais il est également nécessaire de porter une attention toute particulière au choix des produits, pour privilégier les aliments de qualité (locaux et de saison) au détriment des produits industriels transformés et dénaturés (les étiquetages sont très instructifs!!!). Car, pour pouvoir bénéficier d'un produit à longueur d'année, les supermarchés n'ont pas d'autre choix que d'imposer à leurs fournisseurs industriels les traitements chimiques nécessaires pour leur conservation (depuis la récolte à l'autre bout du monde, pendant leur long transport entre les continents, le stockage en entrepôts jusqu'à leur mise en rayons, et le passage de votre caddie à votre frigo). Et maintenant, un petit exemple de la tarte aux cerises de supermarché, pour illustrer les différences de qualité entre la recette "maison" et ce qui nous est proposé comme équivalent:

Histoire de la pate
La farine

Les grains de blé ont été enrobés d'un fongicide avant semis. Pendant sa culture, le blé a reçu de deux à six traitements de pesticides selon les années, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin d'éviter la verse et une dose importante d'engrais : 240 kg d'azote, 100 kg de phosphore et 100 kg de potassium à l'hectare. Dans le silo, après récolte, les grains sont fumigés au tetrachlorure de carbone et au bisulfide de carbone puis arrosés au chlopyriphosmethyl. Pour la mouture, la farine reçoit du chlorure de nitrosyl puis de l'acide ascorbique, de la farine de fève, du gluten et de l'amylase.

La poudre levante
Elle est traitée au silicate de calcium et l'amidon est blanchi au permanganate de potassium.

Les corps gras
Ils reçoivent un antioxydant comme l'hydroxytoluêne de butyl et un émulsifiant type lécithine.

Histoire de la crème
Les oeufs
Ils proviennent d'un élevage industriel où les poules sont nourries aux granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des arômes, des émulsifiants comme l'alginate de calcium, des conservateurs comme l'acide formique, des colorants comme la capsanthéine, des agents liants comme le lignosulfate et enfin des appétants pour qu'elles puissent avaler tout ça comme le glutamate de sodium. Elles reçoivent en plus des antibiotiques et en particulier des anticoccidiens. Les oeufs avant séchage reçoivent des émulsifiants, des agents actifs de surface comme l'acide cholique et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.

Le lait

Il provient d'un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques : des antibiotiques comme le flavophospholipol (F712) ou le monensin-sodium (F714), des antioxydants comme l'ascorbate de sodium (F301), l'alpha-tocophérol de synthèse (F307), le buthyl-hydrox-toluène (F321) ou l'ethoxyquine (E324), des émulsifiants comme l'alginate de propylène-glycol (F405) ou le polyéthylène glycol (F496), des conservateurs comme l'acide acétique, l'acide tartrique (E334), l'acide propionique (F280) et ses dérivés (F281 à E284), des composés azotés chimiques comme l'urée (F801) ou le diurédo-isobutane (F803), des agents liants comme le stéarate de sodium, des colorants comme F131 ou F142 et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout cela comme le glutamate de sodium.

Les huiles
Elles ont été extraites par des solvants comme l'acétone puis raffinées par action de l'acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bichromate de potassium et désodorisées à 160°C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.

La crème
Une fois obtenue, elle reçoit des arômes et des stabilisants comme l'acide alginique (E400).

Histoire des cerises
Les cerises
Les cerisiers ont reçu pendant la saison entre dix et quarante traitements de pesticides selon les années. Les cerises sont décolorées à l'anhydride sulfureux et recolorées de façon uniforme à l'acide carminique ou à l'érythrosine. Elles sont plongées dans une saumure contenant du sulfate d'aluminium et à la sortie elles reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202). Elles sont enfin enduites d'un sucre qui provient de betteraves qui, comme les blés, ont reçu leur dose d'engrais et de pesticides. Le sucre extrait par défécation à la chaux et à l'anhydride sulfureux puis décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l'alcool isopropylique. Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.

Combler les carences

Tous les produits ne contenant pas les mêmes constituants, il est judicieux d'adapter l'alimentation en fonction des éventuelles carences à combler, pour privilégier ceux qui contiennent justement les éléments manquants (on préfèrera d'ailleurs remplacer un légume par un autre, plutôt que d'utiliser un complément alimentaire).

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