Comme nous l'avons déjà évoqué dans la notion d'Humorisme, l'organisme
fonctionne
comme une usine; et nécessite donc l'apport de
matières premières pour
ses processus de fabrication... La
grande majorité de cet
approvisionnement se
fait justement par l'alimentation,
qui doit donc
couvrir tous ses besoins
pour permettre un fonctionnement normal de
l'organisme.
Par analogie avec tout processus de fabrication industrielle, la
qualité du produit fini
(obtenue en fin de chaine de fabrication) est
directement liée à la qualité des matières premières
utilisées, leur
quantité adaptée, leur compatibilité entre
elles, et
des moyens disponibles pour le
processus d'assemblage. Hormis la
qualité du produit fini, il
ne faut pas oublier l'énergie
nécessaire
pour la fabrication et la quantité des déchets
générés au fil de chaque
étape... Vous
conviendrez donc qu'il est préférable de prendre en considération
tous
ces paramètres plutôt que de se contenter de mélanger
approximativement
l'ensemble, avec comme seul critère un nombre de Kilo-Calories minimal
quotidien (si un paquet de 350g
de chips représente pourtant à lui seul
l'apport d'énergie préconisé, soit environ 2000 kCal, pensez-vous en
tirer autant de bénéfices qu'avec un repas varié et équilibré?)...
Chaque type de nutriment a sa propre utilité dans le fonctionnement de l'organisme, et ne peut donc être arbitrairement supprimé de l'alimentation, sous prétexte d'être compensé par un autre en terme d'énergie calorique. De plus, une calorie sans enzymes, minéraux et vitamines ne constitue rien en soi (calorie vide), et n'apporte donc pas les nutriments nécessaires aux processus de construction.
Les glucides constituent une source
d’énergie rapide (pour les
muscles et le cerveau), une réserve de
carburant (glycogène), et ont
également un rôle de
construction et de transport
de l’ADN ainsi que dans la digestion
(apport de fibres). S'ils sont nécessaires, il ne sert à rien d'en
consommer trop car
le stockage du glucose (sous forme de glycogène dans le foie
et les
muscles) ne dépasse pas 350g maximum; le glucose
excédentaire étant
alors stocké dans les tissus
sous forme de graisse
(triglycérides). Il est
également préférable de privilégier les
glucides complets, régulant le taux de glycémie, plutôt que les
céréales et sucres raffinés, se comportant comme des sucres rapides et
entrainant une hyperglycémie ponctuelle suivie d'une hypoglycémie
réactionnelle.
Les lipides jouent un rôle dans la fabrication
de
l’énergie
métabolique, la fabrication de substances
(intervenant dans l'équilibre
cardio vasculaire, le système hormonal et immunitaire,
les phénomènes
inflammatoires, les allergies),
et structurel (fabrication des
membranes cellulaires). Les acides gras saturés
(AGS), insaturés (AGI)
et polyinsaturés (AGPI) ont,
de par leur structure moléculaires
différentes (liaisons atomiques libres), des fonctions spécifiques
et
doivent être présents
en proportions bien définies.
Les protides (ou protéines) sont présents dans tous les tissus et ont un rôle structurel (peau, cheveux, ongles...), dans les mouvements (contraction des cellules musculaires), les réactions biochimiques (hormones, enzymes, cellules), la croissance, l'entretien et la réparation des tissus, le transport (hémoglobine), les défenses (anticorps)... Les protéines sont de grosses molécules strictement particulières et spécifiques à une espèce donnée (chaînes d’acides aminés placés dans un ordre défini qui détermine le rôle de la protéine). Il y a donc «déconstruction» de la protéine alimentaire puis «recombinaison» des acides aminés en fonction de la protéine spécifique à construire. Mais parmi les 23 acides aminés existant, 8 d'entre eux (dits "acides aminés essentiels") ne peuvent pas être fabriqué par l’organisme, et doivent donc être directement puisés dans les aliments. Et comme le manque d’un acide aminé essentiel gène l’assimilation des autres, il est nécessaire de combiner les différentes protéines.
Les
purines (partie "non aminée" de
la protéine) ne sont pas utilisables
par l'organisme et se
transforment en déchets
métaboliques
protidiques (urée, acide urique) responsables
de dépôts de cristaux
dans les articulations ou les tissus, favorisant les pathologies
dites
"à cristaux" (rhumatismes, arthritisme...).
Les
glucides et lipides en excès ou de mauvaise qualité
génèrent quant à
eux
des déchets mucosiques favorisant les pathologies
dites "à colles"
(catarrhes responsables
d'encombrement des voies respiratoires...). Il
est ainsi judicieux d'adapter l'apport de ces différents types
d'aliments selon la personne, pour limiter les facteurs aggravants de
sa pathologie.
Eviter les disproportions des éléments ci-dessus est déjà une bonne chose, mais il est également nécessaire de porter une attention toute particulière au choix des produits, pour privilégier les aliments de qualité (locaux et de saison) au détriment des produits industriels transformés et dénaturés (les étiquetages sont très instructifs!!!). Car, pour pouvoir bénéficier d'un produit à longueur d'année, les supermarchés n'ont pas d'autre choix que d'imposer à leurs fournisseurs industriels les traitements chimiques nécessaires pour leur conservation (depuis la récolte à l'autre bout du monde, pendant leur long transport entre les continents, le stockage en entrepôts jusqu'à leur mise en rayons, et le passage de votre caddie à votre frigo). Et maintenant, un petit exemple de la tarte aux cerises de supermarché, pour illustrer les différences de qualité entre la recette "maison" et ce qui nous est proposé comme équivalent:
Histoire
de
la pate
La farine
Les grains de blé ont été enrobés
d'un fongicide avant semis.
Pendant sa culture, le blé a reçu de deux à
six traitements de pesticides
selon les années, un traitement
aux
hormones pour raccourcir les
tiges afin d'éviter la verse et une dose
importante d'engrais : 240 kg d'azote,
100 kg de phosphore et 100 kg de
potassium à l'hectare. Dans le silo,
après récolte, les grains sont
fumigés au tetrachlorure de carbone
et au bisulfide
de carbone puis
arrosés au chlopyriphosmethyl.
Pour la mouture, la farine reçoit
du
chlorure de
nitrosyl puis de l'acide ascorbique,
de la farine de fève,
du gluten et de l'amylase.
La
poudre levante
Elle est traitée au silicate
de
calcium et l'amidon est blanchi au permanganate
de
potassium.
Les
corps gras
Ils reçoivent un antioxydant
comme
l'hydroxytoluêne
de butyl et un émulsifiant
type lécithine.
Histoire de
la
crème
Les
oeufs
Ils proviennent d'un élevage
industriel où les poules
sont nourries aux granulés contenant des
antioxydants (E300
à E311), des arômes, des émulsifiants
comme
l'alginate de
calcium, des conservateurs
comme l'acide
formique, des
colorants comme la capsanthéine,
des agents liants comme le
lignosulfate
et enfin des appétants pour
qu'elles puissent avaler tout
ça comme le glutamate
de sodium. Elles reçoivent en plus des
antibiotiques et en particulier
des anticoccidiens.
Les oeufs avant
séchage reçoivent des émulsifiants,
des agents actifs de surface
comme
l'acide cholique
et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.
Le lait
Il provient d'un élevage industriel
où les vaches reçoivent une
alimentation riche en produits chimiques :
des antibiotiques comme le flavophospholipol
(F712) ou
le
monensin-sodium
(F714), des
antioxydants comme l'ascorbate de sodium
(F301), l'alpha-tocophérol de
synthèse (F307), le buthyl-hydrox-toluène
(F321) ou l'ethoxyquine (E324),
des émulsifiants comme l'alginate de
propylène-glycol (F405)
ou le polyéthylène
glycol (F496), des
conservateurs comme l'acide acétique,
l'acide tartrique
(E334), l'acide
propionique (F280) et ses
dérivés (F281 à E284),
des composés azotés
chimiques comme l'urée (F801)
ou le diurédo-isobutane
(F803), des
agents liants comme le stéarate de sodium,
des colorants comme F131
ou
F142 et
enfin des appétants pour que
les vaches puissent manger tout
cela comme le glutamate
de sodium.
Les
huiles
Elles ont été extraites par
des
solvants comme l'acétone
puis raffinées par action de l'acide
sulfurique, puis lavage
à chaud, neutralisées à la lessive de
soude,
décolorées au bioxyde de chlore
ou au bichromate
de potassium et
désodorisées à 160°C avec du chlorure
de zinc.
Enfin, elles ont été
recolorées à la curcumine.
La
crème
Une fois obtenue, elle reçoit
des
arômes et des stabilisants comme l'acide
alginique (E400).
Histoire
des
cerises
Les
cerises
Les cerisiers ont reçu pendant la
saison entre dix et quarante
traitements de pesticides
selon les
années. Les cerises sont décolorées
à l'anhydride
sulfureux et
recolorées de façon
uniforme à l'acide
carminique ou à l'érythrosine.
Elles sont plongées dans une
saumure contenant du sulfate d'aluminium
et à la sortie elles reçoivent
un conservateur comme le sorbate de
potassium (E202). Elles
sont enfin enduites d'un sucre qui provient de
betteraves qui, comme les blés, ont reçu leur dose d'engrais et de
pesticides. Le sucre extrait
par défécation à la chaux et à l'anhydride
sulfureux puis décoloré
au sulfoxylate de
sodium, puis raffiné
au
norite et à
l'alcool
isopropylique. Il est enfin azuré au bleu
anthraquinonique.
Tous les produits ne contenant pas
les mêmes
constituants, il est
judicieux d'adapter l'alimentation
en fonction des
éventuelles carences
à combler, pour privilégier ceux qui contiennent justement les
éléments
manquants (on préfèrera d'ailleurs remplacer un légume par un autre,
plutôt que d'utiliser un complément alimentaire).